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L'intranet de demain est un intranet soluble



L'entreprise 2.0, grand sujet du moment, est peut-être enfin aussi la promesse que les premiers utilisateurs d'Intranet ont longtemps rêvée et attendue au sein de leur entreprise.
Alors, lorsque l'on me pose la question sur l'Intranet de demain, voici quelques idées, à débattre, mais qui me semblent bien des composantes fortes pour décrire un Intranet actuel et précurseur.


1.Une révolution démographique et le digital comme moteur sociétal

Lire à ce sujet le billet de Sophie MORIN récemment sur emarketing Garden sur les aspects RH en entreprise et la génération Y ou "Digital Natives" qui opère une révolution démographique et donc d'usages au sein de l'entreprise et par voie de conséquence sur son système d'information. Ce changement démographique dépasse l'entreprise et s'inscrit aussi dans le succès du web 2.0 en général et l'impact de la mobilité. La première conséquence sur les usages est la solubilité des moments de vie envie en eux de tout un chacun. François Rousseau, du planning stratégique sqli agency, révèle la notion de dividu de Deleuze , individu multi-facettes qui serait comme un poisson dans l'eau dans le 2.0 . La libéralisation du web qui ont fait le 2.0, ses technos faciles d'accès, leurs dimensions sociales et d'hypersonnalisation, permettent l'expression et l'expérience des nouveaux usages, de nouveaux comportements et on peut parler d'un nouveau style de société, où le digital devient moteur sociétal, ou autrement dit le online/offline deviennent solubles, avec ce dividu qui s'y retrouve naturellement. Ainsi, le système d'information de l'entreprise ne pourra y échapper !


2. Les collaborateurs, première audience prescriptive des marques de leur entreprise

Certaines entreprises se vivent aussi comme marque et donc peuvent en ce sens le signifier aussi sur leur intranet. Le collaborateur devient prescripteur de la marque et peut devenir une cible de choix sur certaines campagnes marketing, en le faisant un des premiers maillons de la chaine virale.


3. La solubilité du pro dans le perso et vice-versa , déportable sur toutes les plateformes

L'usage des technologies de type "Instant Messenger" signale depuis plusieurs années déjà cette solubilité pro-perso. Et on peut envisager que l'intranet offre un niveau d'hyperpersonnalisation dans une logique de déportalisation mixte (widgetisation) des modules métiers et perso, en tenant compte des préoccupations professionnelles mais aussi quotidiennes du collaborateur, et de fait modifiant sa vision de l'entreprise ouverte davantage à la sphère privée (et réciproquement ?) . Les widgets vie perso et widgets corporate-métier du collaborateur cohabitent sur sa page personnelle, à la fois celle de son Intranet mais aussi celle de son netvibes ou igoogle, ou sur son profil facebook ou sur son smartphone, voire à terme sur toutes autres plateformes fixes et mobiles, domestiques et professionnelles.

4. Une solubilité non imposée avec la gestion de plusieurs identités numériques

Cette solubilité devrait être "naturelle", c'est-à-dire découlant d'une façon d'être (celles des Digital Natives) sans être imposée , certains collaborateurs scindant volontairement leurs mondes, en gérant plusieurs identités, par philosophie ( ou par rejet ?). D'où la nécessité , afin de préserver "l'intimité" des collaborateurs, et lever quelques inhibitions légitimes, d'intégrer dans le réseau d'entreprise la gestion universelle des identités ( de type méta-réseau comme Plaxo, OpenSocial, ... par exemple).


5. Et pour finir, il y a évidement le participatif , le collaboratif et le rapprochement affinitaire qui anime l'intelligence collective de l'entreprise, ce qu’on appelle plus communément Entreprise 2.0, qui vient bousculer la logique pyramidale et la logique métier, dans le sens où la logique de chapelle (ou de clocher) est moins vraie car on peut partager des connaissances plus facilement. Mais si l’Intranet de demain joue sur les communautés et les micro-communautés en tablant sur l'approche horizontale, je m'’interroge sur leurs ouvertures les unes aux autres, avec le risque d'une ghettoïsation qui irait contre la logique de fédération autour de son entreprise.


6. Pour conclure, l’Intranet du Futur tend vers une solubilité avec son lot de freins et facilitateurs.

La résistance au changement est évidente mais par forcément là où on l’attend : le renouvellement démographique et la démocratisation des outils 2.0 dans la sphère privée ou personnelle est une belle opportunité pour faire évoluer l’Intranet. Par contre, la résistance au changement se pose sur le management qui tend pour des raisons légitimes à maitriser l’information et son partage, mais le faut-il nécessairement sur tous les champs informationnels ? Où commence la responsabilité de l’utilisateur final de l’outil ? Si on considère que le management se renouvellera démographiquement plus tardivement, un travail de persuasion et de pédagogie sera nécessaire envers ces acteurs décisionnaires . Par exemple, en s'appuyant sur les bénéfices du 2.0 en terme de roi , de productivité, de gain en réactivité de l’entreprise et de créativité de l’entreprise, misant davantage sur ses ressources humaines en fluidifiant son SI.



Pour aller plus loin sur l'Entreprise 2.0: rencontrez Charlie et surfez sur le blog de Pascal Veilleux et Coroline Gagnon




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